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Unlimited Miles
11 août 2009

Alpen Brevet 2009: l'expérience alpine.

Du 21 au 23 août : Tourton ou Tortour?



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Versant Nord du Grimsel.

   

Pourquoi un cycliste prend-il autant de plaisir à monter des cols pour les redescendre dans la foulée? Pourquoi ce plaisir est-il décuplé lorsqu'il s'agit d'enchaîner plusieurs cols? Pourquoi et comment peut-on prendre son pied en passant des heures à lutter contre la pesanteur? Pourquoi braver des conditions météorologiques capricieuses procure toujours un sentiment de satisfaction? Si vous avez les réponses à toutes ces questions vous saurez pourquoi l'Alpen Brevet attire chaque année plus de 1000 participants.

   

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Le spectacle des barrages hydroélectriques dans le Grimsel.

Après Andermatt entre 2003 et 2007, Meiringen accueille depuis 20008 le départ de ce brevet alpin chronométré. Le programme proposé a de quoi satisfaire tous les goûts en fonction de la forme du moment, à condition d’avoir envie de franchir des cols, et de se mouiller un peu. Les 3 parcours cyclos: le Silver Tour (132 km, 3975 m) de dénivelée avec les cols du Grimsel, Furka et Susten ), le Gold Tour (173 km, 5294 m de dénivelée avec les cols du Grimsel, du Nufenen, du Gotthard et du Susten) et le Platin Tour (276 km, 7031 m de dénivelée avec les cols du Grimsel, du Nufenen, du Lukmanier, de l'Oberalp et du Susten), ont pour point commun d'offrir un rapport distance/dénivelée défiant toute concurrence. Tout est mis en œuvre pour permettre aux concurrents de se régaler sur ces itinéraires de haute voltige. Cadeaux de bienvenue, cadeaux pour les "finisher", chronométrage et contrôles par puces, des ravitaillements à profusion en cours de route, départ sécurisé sur une route privatisée, diplôme à l'arrivée, possibilité de pasta party la veille et petit déjeuner le matin moyennant un supplément pécuniaire, douches à l'arrivée,… L'Alpen Brevet est une organisation qui bichonne les cyclistes, difficile de se plaindre de quoi que ce soit. A signaler également que le départ est organisé en boxes en fonction de la moyenne que l'on pense réaliser: le box des plus rapides ouvre la marche. Ce système est basé sur une certaine discipline et une bonne évaluation de ce que l'on pense faire. Cela fonctionne bien, chacun prenant place dans son box sans aucune bousculade. Il en découle un départ fluide sans risques inutiles pris par les concurrents souhaitant rejoindre l'avant. Je m'amuse à imaginer un tel système en France avec un premier box plein à craquer, et les boxes réservés au moins rapides désertiques!
 

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Météo hésitante dans le Grimsel.

L'Alpen Brevet est une épreuve chronométrée sans édition de classement mais avec publication des performances réalisées. Nous ne sommes pas sur une épreuve où l'esprit de compétition est exacerbé, les concurrents sont là avant tout pour vivre une expérience dans un cadre unique,  avec la possibilité de se tester face au chronomètre. Néanmoins, avec un délai maximum de 14h30, il faudra une bonne condition physique pour venir à bout des 276 km et 7 000 mètres de dénivelée du Platin Tour.
 

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Une eau couleur turquoise!

Meiringen (Canton de Berne) est une localité où il fait bon séjourner. Au pied des hautes montagnes, en plein cœur de la vallée spectaculaire de Haslital, cette petite bourgade hospitalière mérite le détour. Les guides touristiques nous expliquent que selon les récits de Sir Arthur Conan Doyle, Sherlock Holmes aurait trouvé la mort à Meiringen précipité dans les chutes de  Reichenbach lors de son combat contre le professeur Moriarty. Conan Doyle aimait passer ses vacances à Meiringen, un musée et  monument commémoratif sont aujourd'hui dédiés à son célèbre personnage. Etant donné que ses lecteurs refusaient d'accepter la mort de Holmes, Doyle dut faire "resurgir" le détective trois ans plus tard.
   

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Le Haslital.

Pour les gourmands, c'est le confiseur italien Gasparini qui créa au 17e ou 18e siècle la célèbre pâtisserie sucrée qui par déformation prendra le nom de meringue. Il faudra revenir à Meiringen déguster une authentique Meringue sur une terrasse de café!

Trouver un hébergement à cette période dans ce site touristique n'est pas une chose aisée, surtout si l'on souhaite éviter le camping, nos dernières expériences en la matière ayant été plutôt humides. Nous avons débusqué un coin au bout du monde, le Chalet Hôtel de Schwardzwaldalp, au pied des glaciers et des parois vertigineuses. Ambiance montagnarde et calme absolu au bout d'une montée de 12 km à donner des fourmis dans les jambes des cyclistes en manque d’activité, parfait pour se mettre dans l'ambiance avant l'Alpen Brevet.
 

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Ambiance Haute Montagne au bout de la route de Schwarzwaldalp.
 
 
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Samedi matin 8 août, la météo est hésitante, Laure aussi. C'est finalement seul que j'irai prendre ma place dans mon box cinq minutes avant le départ prévu à 6h45. Le départ est rapide sans excès, la prudence est de rigueur étant donné le programme. Une première petite côte attend les cyclistes à la sortie de Meiringen pour réveiller les organismes. Ce premier effort  permet de donner des indices quand à notre forme du jour avant de négocier les 26 kms du Col du Grimsel (2165 m). Pour moi le diagnostic est sans appel, le rythme cardiaque est trop élevé pour espérer bien figurer aujourd'hui. Malheureusement, on ne se refait pas et je m'accroche aux roues en espérant un éventuel déblocage. Le Grimsel est un col plaisant à escalader où se succèdent replats et belles rampes avec des pourcentages oscillants entre 7 et 8%. C'est avec beaucoup de plaisir que l'on observe le paysage évoluer au fur et à mesure de l'ascension, passant progressivement les différentes strates de végétations montagnardes, franchissant des verrous rocheux successifs, héritage d'une période glaciaire oubliée. Le tracé de la route est un véritable ouvrage d'art qui témoigne du talent des Suisses en la matière. L'ascension se termine avec des vues spectaculaires sur deux imposantes retenues d'eau artificielles destinées à la production hydroélectrique : les lacs de Räterichsboden et de Grimsel.
 

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Toujours le Grimsel qui mériterait une ascension sous le beau temps!
 
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La réalité de la pesanteur et de ma forme actuelle m'ont rattrapé dans les pentes du Grimsel, en terme cycliste: je gère mon effort! Les grimpeurs ailés ont pris le large, les grimpeurs lestés font ce qu’ils peuvent. Le sommet est atteint entre deux couches de nuage, le fond de l'air est frais, la route est sèche, profitons en. Un petit arrêt au poste de ravitaillement pour attraper quelques barres énergétiques, un petit coucou à Laure positionnée quelques centaines de mètres plus loin et il est temps de basculer dans la vertigineuse descente sur Gletsch. Les lacets défilent sur une route large, le spectacle est saisissant avec une vue incroyable sur les pentes du col de la Furka qui sera escaladé par les concurrents du Silver Tour, et les restes du Glacier du Rhône qui n'en finit plus de reculer. Un œil sur la route, un œil pour le paysage, les descentes de l'Alpen Brevet sont techniques!
 

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Le sommet du Grimsel.
 
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Vue plongeante sur la Furka.

Après une courte portion roulante dans le Valais, un virage à droite à l'entrée d'Ulrichen annonce la prochaine difficulté: le col du Nufenen (2478 m). Il s'agit du col goudronné le plus haut de Suisse. Sa description est très simple: un versant de montagne à franchir d'une seule traite, des lacets magnifiques taillés dans la pente, 13 km à 9% de moyenne. C'est le passage clé de l'Alpen Brevet, l'obstacle à négocier calmement pour ne pas entamer son potentiel s’il est limité. Pour moi, ça sera tout à gauche, on sort les avirons, le piolet, les crampons…et rendez-vous au sommet. 1 chiffre au compteur, glurps, déjà? Il y a un truc qui cloche, je dois avoir une marmotte coincé dans le dérailleur, ou alors il y a une vache accrochée à ma selle. Horrible sensation, j'ai l'impression d'être sur la plaque alors que j'ai mis ce que j'ai de plus souple. Mes pensées vont inévitablement vers le Tortour … Est-ce bien raisonnable? Je n'ai même pas parcouru 100 km et franchi deux cols et je suis dans le dur! Zen, soyons zen!
 

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J'ai sorti le piolet et les crampons dans le Nufenen!
 
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Au pied du Nufenen.

Ambiance feutrée, brouillard et petite pluie fine accueillent les cyclistes au sommet du Nufenen. Furieuse envie de rentrer directement à Meiringen et me gaver de chocolat Cailler… vite repoussée. J'enfile un K-way, bourre les poches de trucs énergétiques et bascule dans la descente direction Airolo. Le froid reste modéré mais la visibilité est mauvaise et la route humide, je négocie prudemment cette descente qui doit autoriser de belles pointes de vitesses par bonnes conditions. Mon compteur tombe subitement en rade, voilà un bon prétexte pour m'arrêter et bricoler le capteur. Rien à faire, cela doit être la pile.

Laure m'attend au ravitaillement d'Airolo et me fait de grands signes pour me faire comprendre que j'ai raté le tapis de contrôle. Demi-tour pour passer sur le tapis avant une brève pause ravitaillement. La tentation de tourner à gauche pour franchir le Gothard et me contenter du Gold Tour est présente, alors je débranche la machine à cogiter et tourne à droite en direction de Biasca.

Cette longue portion au profil descendant est sans hésitation la portion la moins amusante du Platin Tour. Elle est néanmoins extrêmement profitable pour se refaire une santé. J'ai pris place dans un petit groupe qui collabore bien, il est agréable parfois de profiter de l’abri d'autres cyclistes. La pluie nous accompagne discrètement depuis Airolo, je suis bien heureux de m’être équipé d’un garde boue ce matin et maudit mes compagnons de route lorsque je subis leurs projections. Nous nous arrêtons tous au ravitaillement de Biasca où j'en profite pour faire un sort aux Choco Pops disposés sur les tables. Il va falloir de l'énergie pour franchir le Lukmanier Pass (1915 m), sachant que nous sommes à 250 m d'altitude et que 40 km nous séparent du sommet.

 

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Brouillard et pluie dans le Lukmanier.

Les réactions et les adaptations de l’organisme lors des efforts de longue durée sont toujours surprenantes. Si les premières pentes du Lukmanier sont douloureuses, elles ont fonctionné comme un véritable starter en m’offrant un second souffle salvateur, comme si cette vache que je traine depuis le Nufenen s'était subitement décrochée. Pas la peine de chercher à comprendre le pourquoi du comment, je profite de l’instant présent et m’amuse de ce regain d’énergie dans le brouillard du Lukmanier. La pluie se fait plus insistante, peu importe le moral est désormais au beau fixe.  Rien que l’idée de pouvoir me gaver de Choco Pops au ravitaillement du Lukmanier  me procure la motivation nécessaire pour effacer cette longue ascension sans trop de soucis. Les miracles de la météo en montagne nous offrent une accalmie au sommet, les nuages se déchirent au profit d’un paysage d’alpages bien gras d’un calme absolu. Il ne manquerait plus qu’une vache toute mauve et nous aurions un décor parfait pour une pub Milka ! Quel beau pays la Suisse !
 

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Eclaircie miraculeuse dans la descente sur Disentis.

20 kms de descente sur route sèche plus loin et nous voilà à Disentis au pied de L’Oberalppass (2044 m). Rien de terrifiant pour ce 4e col de la journée avec un petit 1000 mètres de dénivelée à négocier en 20 km. Seul le final avec une pente de 7 à 8 % sur 6 km, caractérisé par un magnifique enchaînement de lacets, pourra être une cause de soucis. J’ai trouvé mon rythme et négocie ce col de façon sereine. Mon esprit vagabonde entre le tracé de la ligne de chemin de fer « Glacier Express » omniprésente au dessus de nos têtes tout le long de cette ascension, et le tracé du Tortour qui doit emprunter l’Oberalp après environ 400 km parcourus. Je me demande dans quel état je serais dans ce col dans une quinzaine de jours.

 
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Que c'est vert dans l'Oberalp!

Nouveau ravitaillement copieux au sommet avant de dévaler une magnifique descente sur Andermatt. La couleur du ciel à l’horizon me rappelle cruellement que les éclaircies sont parfois éphémères en montagne, alors je fonce jusqu’au pied de la dernière difficulté, ça sera toujours cela de pris au sec.
 

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Le sommet de l'Oberalp, encore un lac!
 
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Le temps se gâte dans la descente sur Andermatt.

Le col du Susten (2224 m) est abordé par son versant Est qui débute à Wassen. Après avoir raté une nouvelle fois le tapis de contrôle au pied du col, demi-tour et relance, le jeux consiste à s'élever sur une longue rampe régulière de 17 km à 7,5% de moyenne. Avec une bonne science du train, le Susten n’oppose pas trop de résistance, il suffit de faire abstraction de ces longues lignes droites décourageantes. La pluie et le brouillard refont une apparition musclée, le paysage restera un mystère jusqu’à quelques kilomètres du sommet où le miracle se produit à nouveau. La couche épaisse se déchire pour nous laisser deviner de façon furtive la cadre majestueux qui nous entoure. Escalader un col dans le brouillard est frustrant mais constitue un exercice stimulant pour l’imagination. Un bout de rocher, une pente fuyante, un versant de montagne, un courant d’air frais, et notre imaginaire reconstitue le reste.

 

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Brouillard à nouveau dans le Susten, pas de soucis il n'y a
quasiment aucun virage!

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L'imaginaire fait le reste!
 
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Le sommet du Susten.

   

C’est avec un sentiment de satisfaction non dissimulé et quelques Choco Pops de plus dans le ventre que je bascule sur Meiringen. 30 km de descente sur une route détrempée où il faut rester vigilent avant de tester une dernière fois le niveau d’acide lactique accumulé dans les jambes dans la dernière petite bosse d’Innertkirchen.


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Paysage soudainement spectaculaire dans la descente du Susten.

Retour à Meiringen avec quelques kilomètres de plus dans les jambes, 5 nouveaux cols à plus de 2000 mètres au compteur, et surtout des images plein la tête. Ce périple alpin mérite réellement l’attention des cyclo-escaladeurs français. Nous n’étions même pas 5 candidats pour le Platin Tour.

Fin de la première manche Suisse avec un bilan mitigé. Qu’est ce qui peut bien me pousser à tenter ce Tortour alors que la réalité me montre clairement que je ne suis pas performant. Pourquoi aller m’aligner sur une épreuve de 1 000 km et 15 000 mètres de dénivelée ? Ajouter un récit de plus sur ce blog ? Désir de reconnaissance ? Envie de vivre une expérience? Désir tout court ? Où alors tout simplement l’envie d’ouvrir une bonne bière à l’arrivée et de me goinfrer de chocolat suisse!
 

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Suppléments :

- Le site de l'Alpen Brevet
- Le récit de Benoit Delalleau sur son blog Team Oldenhorn.
- Le récit de Pascal Stotz sur son blog Montagnes en 2008.
- Les profils des Cols du Platin Tour.
- Les chocolats Cailler (article wikipedia).
- Les meringues.
- L'Album photo de l'Alpen Brevet 2009.


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Commentaires
H
Hello Fred,<br /> <br /> si tu passes par le Marchairuz, ma vitesse ne devrait pas excéder les 10km/h à ce stade de la course, donc tu devrais pouvoir me suivre sans problème voir te dire "nondidiou il rame" !!!! Je ne connais pas les pentes de ce col alors je ne vise pas trop haut :-) de toute façon quand j'en serais là, ça sera que du bonheur... à 300km de l'arrivée.<br /> Alors Meringue, Chocolat, Merguez, Choucroute, Tourtons, Tartiflette... tout sera utile!<br /> <br /> A+<br /> Hugues
H
salut,<br /> <br /> je suis vraiment déçu par ton attitude ;-)<br /> faut pas déconner , à la lecture de ton temps je pensais avoir fait une super perf<br /> mais voila que tu m'explique que tu étais dans un mauvais jour ;-(<br /> c'est pas sportif tu pourrais au moins me laisser rêver un peu :-))<br /> <br /> merci pour ta superbe description de cette magnifique épreuve <br /> Samedi si je peux, je viendrais volontiers t'accompagner dans la montée du marchairuz.<br /> Si ne monte pas trop vite !!!!!<br /> ce col c'est mon terrain favori pour préparer l'Alpen brevet<br /> des meringues et de la double crème , ça te convient comme ravito ?<br /> <br /> a bientôt !?<br /> <br /> Fred le cyclonaute bretonsuisse
P
Salut Hugues,<br /> J'avais préve de venir participer à cette édition 2009, mais je n'ai pas osé en raison de la météo... j'ai déjà participé 3 fois, mais jamais eu du beau temps pendant toute la course...<br /> C'est pas pour rien que l'Oberland Bernois soit si vert et que les glaciers soient si imposants...<br /> J'espère que la météo permetra en 2010 une épreuve hors du commun !<br /> bravo pour ta 32ème place en 11h41.<br /> Merci pour le lien sur mon épreuve de 2008<br /> @+
H
Bonjour Eric,<br /> <br /> si j'arrive jusqu'au Marchairuz voici les horaires prévisibles en fonction de la vitesse moyenne:<br /> <br /> dans tout les cas je devrais passe samedi 22 en fin de matinée/après midi:<br /> <br /> à 24 km/h de moyenne:<br /> Time Station de Morges (km 701) à 11h14<br /> Time Station de L'abbaye (km 752) à 13h20, le Marchairuz est entre ces deux TS.<br /> <br /> à 23 km/h:<br /> TS de Morges à 12h31<br /> TS de L'Abbaye à 14H42<br /> <br /> à 22km/h<br /> TS de Morges à 13h54<br /> TS de L'Abbaye à 16h11<br /> <br /> à 21km/h<br /> TS de Morges à 15h25<br /> TS de l'Abbaye à 17h48<br /> <br /> Un suivi GPS des concurrents avec les positions en temps réel sera mis en place sur le site:<br /> http://www.tortour.ch/
M
La suite... Yes...<br /> <br /> Toujours à Bonfiacio à l'ombre cette fois...<br /> <br /> Encore Bravo !<br /> <br /> Michel, toujours Corse<br /> <br /> PS : mon vélo me manque encore plus après avoir lu cet article !
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